| La nuit déjà tombée, elle est pourtant tout sauf fatiguée. Déjà une heure - peut être plus - qu’elle quitté le travail. Et toujours sur la route. Après une longue journée, quoi de mieux que de se tapper les transports, puis le reste du chemin à pied. Idée de génie. Et si elle est crevée ? Non, loin de là. Le trajet la fait chier, ça c’est clair. A l’avenir elle réfléchira avant de se lancer dans une telle quête.
Tout ça pour aller voir quelqu’un, sans même l’avoir prévenue au préalable.
C’est sa façon de surprendre, sa façon à elle de faire chier les gens.
Éclairée par une lumière artificielle - la lune est cachée - elle avance. Seuls les lampadaires sont présent pour l'observer. Pour elle ça a toujours été beaucoup plus plaisant de marcher dans les rues la nuit - on y croise nettement moins de monde ; ci ce n'est des gens qui rentrent du travail. Et qui, contrairement à Romana, rentrent chez eux.
Elle, elle est en route pour aller voir quelqu’un d’autre.
Car il existe une personne assez confiante (assez imprudente) pour lui avoir indiquée où elle habitait. Et c’est ce soir que qu’elle a choisis de lui rend visite. Car ce soir est le soir ; le genre de soir où Romana rentre sans trop de boulot - le genre de soirée où on peut se permettre de procrastiner, glander devant la télé...Ou rendre visite à quelqu’un à l’improviste.
Arrivée devant chez elle ; à l’adresse indiquée, son premier réflexe est de rester là, plantée. Le temps d’une hésitation - pas le temps d’hésiter - ayant conscience qu’elle a déjà l’air d’une véritable stalkeuse. Et puisqu’elle l’est (peut être) (probablement) ; autant pousser l’intrusion jusqu’au bout.
Dans sa tête; Romana se voit plutôt comme Roméo qui va voir Juliette ; sauf que Juliette n’a pas de balcon. Juste un escalier qui longe le mur du bâtiment où elle habite. Roméo se hâte alors de l'emprunter. Il est vieux, et rouillé à ses extrémités. Mais c’est pas ce qui va la ralentir. Loin de là, parce qu’elle y est presque. Elle peut sentir son but se rapprocher.
Marquant un arrêt au premier palier ; elle y est.
Elle peut apercevoir le studio derrière une petite fenêtre ; un peu de voyeurisme au passage, ça peut pas faire de mal. Sans plus attendre, elle frappe au carreaux - avec un peu trop d'énergie - car pourquoi frapper à la porte ? Faire comme les autres ça a jamais été son fort. Elle attend un certain temps (mais pas bien longtemps) avant qu'on vienne lui ouvrir. Pas vraiment le genre à s'impatienter; de toute façon, elle sais qu'elle est là. La lumière est allumée. Elle voit sa tignasse foncée franchir une porte et se diriger tout droit vers elle.
Et elle reste passive, la regardant arriver. Pas même étonnée, comme si elle savait que ça allait arriver. Toujours dans l’attente qu’elle lui ouvre, et toujours aussi patiente - sourire au coin des lèvres avant que qu’elle ne se décide à ouvrir enfin la bouche.
— J'ai failli attendre. Bon, tu viens ?
Sans plus attendre - pas même pour une réponse - elle se dirige vers le toit, continuant son ascension sur cet escalier rouillé, prête à percer le ciel. |  | WE CAN PRETEND that airplanes in the night skies Are like shooting stars? |
Ven 12 Aoû - 20:16 | | | |
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