Trois heures se sont écoulées depuis qu'il est entré dans la capitale et il n'est pas perdu non mais le brun tourne en rond inutilement, imperturbable, le visage grave comme absorbé par une pensée trop importante alors qu'il se contente en réalité de monologuer intérieurement à propos de tout ce qui ne va pas chez les autres. Trop centré sur lui-même pour remarquer qu'il est déjà passé une bonne vingtaine de fois devant les ruines de cette allée sombre qui n'inspirerait aucune confiance à quelqu'un d'autre, quelqu'un d'autre que lui qui est parfaitement à sa place dans ces ruelles glauques.
D'ailleurs, la capitale détruite n'est pas une source de tourment pour lui mais plutôt d'insatisfaction et de colère, ça ne fait pas longtemps qu'elle est ainsi et déjà il est saoulé de toujours voir ces mêmes décombres qui ne le font plus jubiler mais le rendent plutôt mélancolique et il aimerait pouvoir retrouver ses rues animées d'avant afin de pouvoir les détruire encore une fois.
Oui, pendant un certain temps il a pensé que tout était parfait, mais il regrette maintenant parce que rien de tout ça n'est assez. Cette boule, au fond de sa gorge, qui ne veut pas disparaitre, c'est le sentiment d'avoir échoué. Pourtant, tout le monde semble heureux, mais lui n'est jamais satisfait.
Il aura pris son temps pour revenir ici faire le constat du malheur qu'ils ont infligé aux autres, alors il devrait peut-être dormir en ces lieux ce soir, histoire d'en profiter encore un peu, mais il commence à faire froid et ce qui reste de ses jambes est engourdis, d'ailleurs cette ambiance lugubre ne le réjouis plus et il n'aspire plus qu'à rentrer chez lui subir sa routine monotone loin de ce travail inachevé et peut-être mourir dans son sommeil mais il sait que ça n'arrivera pas et que ça ferait trop plaisir à tous ceux qui le méprisent.
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Sur le chemin du retour, on le bouscule. Normalement les gens fuient dans ces moments-là, elle s'éternise. Lorsqu'elle ouvre la bouche, il sort de sa rêverie et se retrouve dans le monde réel, face à une hybris qu'il n'a pas de mal à reconnaître. Il est rare pour le brun de croiser des gens pour lesquels il n'a pas vraiment de ressenti, des ((amis)). Il regarde sa prothèse, puis la regarde elle et l'espace d'un instant il sent comme une once de malaise, de tristesse écoeurante qui pèse sur sa nuque.
tu me connais je voulais faire l'intéressant.Ça fait longtemps qu'il n'a pas parler à quelqu'un, le brun sait encore comment être sociable mais sa voix est un peu rauque et même s'il sourit comme si on lui avait greffé une paire de nichons ses yeux sont ternes et sans émotion.
Il hésite à partir mais se lance avec un
qu'est-ce que tu fais là ?, pas que l'idée d'une interaction sociale soit si plaisante, mais ça l'intéresse vraiment puisque la capitale appartient maintenant à l'alliance entrorado.